Nos yeux voient, nos mains touchent, nos oreilles entendent, notre corps sent le mouvement, nos cerveaux traitent et perçoivent différemment ces informations, avec chacun nos singularités.

 

Voici une vidéo réalisée par l’une de nos formatrices, Monique Busquet, psychomotricienne, en association avec Crapa’hutte.

 

Cette vidéo nous explique l’importance de notre sensorialité et de la considération qu’on accorde à nos enfants et au monde qui nous entoure. Cette vidéo sur le cerveau, la sensorialité et le développement fait écho à nos formations continues en psychomotricité :

Notre vie est sensorielle, notre vie est sensation en permanence. Nous recevons des sensations, visuelles, des odeurs, des goûts, des sons, des sensations sur notre peau, des sensations de mouvement.

Des sensations externes 

Nous sommes équipés de différents récepteurs sensoriels dits externes, qui captent les informations provenant de notre environnement, la peau, le nez, la langue, les oreilles, les yeux. 

Des sensations liées au mouvement (Kinesthésiques) 

Nous avons également des récepteurs internes liés au mouvement dans nos articulations et muscles. Ils nous informent des mouvements de notre corps. D’autres récepteurs se situent dans l’oreille interne, ils captent notre position par rapport à la verticale. Ils permettent de nous situer dans l’espace et de nous équilibrer.

Un lien entre nous et l’environnement 

Cette sensorialité est un lien entre nous et l’environnement. Ce que nous percevons nous permet d’appréhender notre environnement dans lequel nous sommes, et nous informe sur ses caractéristiques.
Nous apprenons ainsi à connaitre notre corps, ses possibilités, ses postures, ses mouvements et ses gestes. Nous pouvons alors agir, réagir, nous adapter.

Les informations sont reçues par les différents récepteurs. Le cerveau traite et analyse la qualité de réception des sensations, l’analyse qui en est fait est un des socles d’un mouvement juste. Par exemple, verser de l’eau dans une tasse nécessite de percevoir où est cette tasse, où est la théière ? Quel est son poids ? etc. 
D’analyser ses sensations et ensuite seulement, d’organiser, de penser son mouvement à faire en fonction de ce que je ressens. 
De même, quand je soulève une chaise, je me suis déjà fait une idée de son poids et parfois je peux être surpris, le poids n’est pas celui que j’avais prévu. 

Des sensations et des émotions en mémoire

Depuis notre naissance nous traitons les informations, nous les enregistrons, nous les comparons avec ce que nous avons déjà en mémoire. Elles sont associées aux émotions qui les accompagnent. A tout âge, à tout moment, en lien avec les sensations, nous ressentons des émotions. Un mélange de moments présents et de moments mémorisés, agréables, désagréables, plaisirs, déplaisirs.

Et vous ? Qu’aimez-vous ? Que trouvez-vous d’agréable ? Que trouvez-vous de désagréable ? Le bruit de la craie, bruit d’un aspirateur, comment supportez-vous les embouteillages, des bruits de voiture, la foule, l’agitation, la sensation du sable, de l’eau, du froid, de l’herbe ? Agréable ou désagréable ? Le cerveau a également des réglages différents.

Le cerveau : des réglages différents 

Nous sommes donc tous différents dans la façon dont nous percevons. Ainsi, la princesse au petit pois qui perçoit un petit pois sous 10 matelas. Certains enfants ne supportent pas la laine qui gratte ou bien encore le pli de la chaussette, l’étiquette qui gratte, le grumeau dans la purée, le bruit environnant. 
D’autres au contraire, sont en recherche de sensations plus fortes, de contact appuyé, de poids sur leur corps, de sensation de mouvement, de jeu d’équilibration. Peut-être reconnaissez-vous, votre enfant ou vous-même dans ces exemples ? De quoi vos bébés ont-ils besoin ? 

Plasticité cérébrale et explorations sensorielles 

Les nombreuses connaissances sur la plasticité cérébrale nous ont appris l’importance de proposer aux bébés des environnements sensoriels suffisamment riches et variés. Chaque expérience sensorielle que fait un bébé vient construire des connexions entre les neurones de son cerveau et vient ainsi enrichir son réseau neuronal, d’où l’importance de proposer à votre bébé du suffisamment varié : à toucher et à être touché, à entendre, voir, goûter, bouger pour enrichir son répertoire. Lui proposer, lui mettre à disposition, mais sans lui imposer. Lui permettre d’aller vers, d’initier son propre mouvement, de donner son accord à ce que vous lui proposez.

Pour tous, enfants comme adultes, la sensation est vraiment très différente si on choisit soi-même d’aller vers, de façon active ou si l’on subit l’action de l’autre. Par exemple devant un jet d’eau ou devant le flux d’air d’un sèche-cheveux.
Les bébés ont également besoin d’un environnement qui les protège du trop fort, du trop bruyant, du trop intense. Ils ont besoin que les adultes leur construisent comme une bulle protectrice, un cocon.

Qu’ils soient comme un filtre de ce qui vient de l’environnement, pas trop fort, pas trop intense, pas trop bruyant et suffisamment cohérent. 
Que ce soit par les bras, la présence des paroles, par une attention à cet environnement, par un ajustement à ce que manifeste votre enfant. Également en proposant aux enfants de retrouver du suffisamment connu, du pareil, pour qu’ils puissent être sécurisés.

Observer ses enfants, expérimenter, prendre plaisir ensemble et ajuster

C’est donc l’occasion d’expérimenter et d’observer votre enfant. Repérez ses sensibilités : à quoi réagit-il ? Qu’aime-t-il ? Cela peut être différent de ce que vous-même vous aimez. Qu’est ce qui lui plaît, qu’est ce qui lui déplaît ? N’hésitez pas, vous pouvez expérimenter avec votre enfant, ajuster à ce qu’il montre

Faîtes-vous confiance !