Pour se sentir exister lui-même, le bébé apprend à se détacher, peu à peu, progressivement, fort des liens qui se tissent et se renforcent au coeur.

Cette vidéo est réalisée à l’occasion du 7ème congrès eurpéen de l’AEPEA : « Corps à corps, souffrances du corps et travail psychique chez le bébé, l’enfant, l’adolescent, la famille et les soignants », tenu à Bruxelles en mai 2014

Pour bien se détacher, l’enfant doit savoir bien s’attacher

Bernard Golse pédiatre, pédopsychiatre et psychanalyste, nous explique que l’enfant apprend à se détacher progressivement pour devenir autonome et tisser des liens forts avec l’autre. Un entretien vidéo en lien avec plusieurs de nos formations complémentaires en psychomotricité :

« C’est intéressant de mettre en perspective ce qu’il se passe pour les adolescents et les bébés. Souvent les adolescents quand ils quittent une pièce, ils disent : « On s’arrache ! ». Le problème ce n’est pas de s’arracher, mais de pouvoir se détacher sans violence. Mais les adolescents remettent en question toute une série de processus psychiques qui avaient existé pour eux lorsqu’ils étaient enfants. Et quand on est bébé, c’est vrai que se sentir exister comme soi-même, ça suppose de se détacher de l’autre. Pour que cette étape de développement ne soit pas violente ni traumatique, il faut qu’elle se fasse suffisamment doucement. On ne sait pas très bien comment mesurer cela, mais on sait bien qu’une autonomisation trop rapide du bébé risque d’être violent. Et une autonomisation trop lente laisse le bébé et l’adulte dans une fusion qui n’en finit plus. Il faut trouver le bon rythme, le bon tempo, pour se détacher sans s’arracher et tisser des liens entre soi et l’autre.

Un des grands problèmes du développement précoce, c’est que le bébé et l’adulte doivent ensemble tisser des liens pour pouvoir s’écarter sans se perdre. »